Qui êtes vous ?
Je suis une artiste française, qui habite à Avignon, enseigne à Paris et aime jardiner.
Quel est votre parcours ?
Je suis née à Marseille, j’ai grandi dans le sud de l’Ardèche, pas très loin de Montélimar, fait mes études aux beaux-arts de Valence, puis, après mon diplôme, je suis retournée à Marseille où j’ai commencé à être artiste. J’ai par la suite habité plusieurs années à Londres, un peu à Paris, puis suis revenue m’établir dans le Sud à la naissance de mon fils. J’ai exposé ici et là, en France et à l’étranger, dans des grands musées et des petits lieux associatifs, dans des centres d’art et des galeries.
Quelle est votre signature artistique ? Votre spécificité ? vos thèmes favoris ?
Souvent on me rattache à une pratique du dessin qui est, il est vrai, un medium que j’utilise beaucoup et depuis longtemps. Mais j’aime aussi réaliser des objets et faire des photographies. Ce qui est peut-être le plus significatif c’est l’aspect narratif de mon travail (d’où découle une dimension figurative forte: beaucoup de personnage peuplent mes travaux). Il m'importe que mes œuvres racontent des histoires. Qu’elles soient aussi plaisantes à regarder. L’outillage théorique des travaux doit toujours exister dans des objets visuellement accessibles.
Ça fait quoi d’exposer au Mac Montélimar ?
J’ai très hâte de voir les travaux dans les salles, c’est une belle opportunité que Camille Bertrand-Hardy m’a donnée là de montrer un ensemble significatif d’œuvres dans un environnement de grande qualité. Et, pour moi qui ai grandi dans la région, c’est toujours un grand plaisir de revenir dans ces endroits qui me sont chers et qui réveillent des souvenirs.
Que diriez vous aux gens pour qu´ils viennent voir ?
J’espère que le poster leur donnera envie de découvrir cette exposition. Ce sont les images qui doivent inviter à venir, plus que les mots!
Pouvez-vous choisir une œuvre exposée au Mac et la commenter (inspiration, technique, message ou émotion suscitée) ?
Il y aura un dessin qui s’intitule La cité. C’est un dessin au crayon sur le mur de deux personnages qui se serrent dans les bras. Ils sont indéterminés, n’ont pas d’identité particulière (d’ailleurs, on ne voit pas leur visage). Sur le mur, là où la main de l’un enserre le bras de l’autre est accrochée une petite ville en plâtre. J’ai réalisé cette œuvre en souvenir d’une fresque de Giotto dans la chapelle Scrovegni à Padoue. Dans un des panneaux, il a représenté le baiser de Joachim et Anne devant la Porte Dorée de telle façon que la porte se trouve comme axée sur leur embrassade. J’avais été très touchée de cette disposition qui racontait une chose fondamentale pour moi, l’idée que toute ville, tout espace de vie en commun, commence par l’idée de rencontre et l’accueil de l’autre au plus près de soi. Dans mon dessin, la ville nait du geste de prendre l’autre dans les bras. Geste amical ou amoureux, cela n’est dit et importe peu car l’essentiel réside dans l’idée simple de dire que pour construire le commun, il faut s’ouvrir à l’hospitalité.