C’est une belle histoire qui se concrétise sur les hauteurs de la commune. Un site patrimonial sauvé grâce à un coup de coeur de 4 amis, associés dans leur vie professionnelle sur des projets de développement immobilier et touristique dans les Alpes. Tous les 4 sont originaires de la vallée de Haute Tarentaise en Savoie. Recherchant un lieu atypique, Mathieu et Fabien POCCARD CHAPUIS, Sébastien POISSON et Michael MENGOLLI ont tout d’abord réalisé du nettoyage et du déboisement autour et dans la cour du château. Un travail de titan qui permet de mettre en valeur la silhouette du château, que l’on peut désormais nettement apercevoir depuis le village, la N7 et l’autoroute.
La réhabilitation va s’effectuer en 3 phases.
- Le bâti du château et du donjon, le donjon étant en situation d’urgence, ainsi que le rejointoiement complet des remparts du château.
- Aménagement du logis principale en un espace pouvant accueillir les 4 familles des associés.
- sous réserve d’obtenir les autorisation nécéssaire, reconstruction d’un logis dont on peut encore appréhender l’existence dans la cours du châteaux.
L’objectif à terme serait de pouvoir faire découvrir le site à l’occasion des journées du patrimoine et d’en faire un lieu touristique, participant à l’attractivité du territoire
Fabienne Menouar, Vice-Présidente à la Culture et Jean-Pierre Laval, Maire des Tourrettes, sont venus à la rencontre des porteurs de projet et ont pu visiter le site, dont la réhabilitation est effectuée par l’Atelier Texus : Architecte à Eurre (26).
Historique
Le nom de "Les Tourrettes (Turretas) vient d’un radical signifiant montagne, colline et tour. Il désigne très probablement la construction de petites tours sur l’éperon dominant la vallée du Rhône.
Le vieux château aurait appartenu aux Adhémar, qui « l’hommagèrent » au pape, puis qui l’auraient vendu à l’abbaye de Cruas en 1360.
Les constructions les plus anciennes sont du XIIIe s. Après les guerres de religion, le château de Cruas étant abandonné, les abbés de Cruas restaurent et agrandissent celui des Tourrettes qui avait souffert du passage des différentes troupes. Il fait maintenant partie de la mense abbatiale et les abbés commendataires en feront alors leur résidence permanente. Ce château de pierre occupe la partie supérieure du vieux village. Les élévations actuellement visibles présentent deux étapes principales de construction : un premier château fort composé d’une tour d’angle carrée (le donjon) et d’une enceinte quadrangulaire qui lui est accolée (XIIIe s.) ; et dans un second temps un corps de logis à trois niveaux (seconde moitié du XVe s.) a été adossé sur toute la largeur de la basse-cour contre la courtine ouest.
Les travaux de ces dernières années au château des Tourrettes
Lors de l’achat en 1966 par Gérard Haulot, le château était ouvert à tout vent, libre d’accès malgré les vestiges qui devenaient dangereux causés par les chutes de pierres. Il servira aussi de carrière de pierres à ciel ouvert pour les pierres taillées. Certaines cheminées ont même été démontées et réinstallées dans des propriétés en Drôme (propos recueillis auprès de M. Haulot).
Les nouveaux propriétaires, pour plus de commodité font venir l’eau, l’électricité et le téléphone jusqu’au village et au château (installation sanitaire et électrique) et aménager le chemin d’accès. L’électricité est installée au château en 1986. Ils ont réalisé l’ensemble des plafonds à la française, les planchers dont certains sont en châtaignier, ainsi que la charpente en châtaignier également, la toiture et la couverture en tuile romane traditionnelle. L'ensemble des sols intérieurs et extérieurs (chapes et recouvrements) a également été réalisé en pierre de Comblanchien, et en terre cuite provençale traditionnelle et artisanale fabriquée dans la Drôme (Montélimar).
En 1987, la municipalité des Tourrettes souhaite réhabiliter l’entité moyenâgeuse du vieux village, rétablir les voiries municipales et restaurer la chapelle. Dans le cadre de la sauvegarde et de la mise en valeur du patrimoine, la mairie s’était engagée dans une opération de rénovation du site protégé du vieux village. Elle entreprend le dégagement des voies du village et leur remise en état, en collaboration avec l’association "Jeunesse et Reconstruction" dont le siège est à Étoile-sur-Rhône.
Après un long déblayage, nettoyage des graffitis, piquage des murs et rejointoiement, les propriétaires ont repris l'ensemble de la maçonnerie du bâti jusqu'à l'arase des murs et fortifications intérieurs et extérieurs sauf une partie nord-est (ancien chemin de ronde).
Un grand travail de maçonnerie a été réalisé également sur une partie du donjon, au pied et sur l'angle nord/ouest.